samedi 18 avril 2009

Capsule astronomique No 4

Les grandes illusions
Dimanche 8 février 2009

Si, toujours durant cette même nuit étoilée, vous levez les yeux vers le ciel, vous vous écrierez sans doute : «Voyez la paix, le calme, la stabilité de ce ciel. Les étoiles conservent éternellement leur rang les unes par rapport aux autres. Le basculement de la terre peut, au gré des saisons, faire apparaître ou disparaître des constellations, mais les étoiles elles-mêmes sont immobiles et silencieuses… Erreur!

Les étoiles sont lancées dans une course folle. Elles nous paraissent immobiles parce qu’elles sont trop loin pour que l’on puisse, à l’œil nu, déceler leur mouvement. C’est un peu comme l’avion long-courrier qui, à une altitude de 30 000 pieds, vole à 7 ou 8 cents km/h et nous paraît se déplacer à la vitesse d’un escargot. Imaginez s’il était compagnon de voyage d’une étoile située à quelques années-lumière de nous et qu’un télescope de grande puissance pouvait l’apercevoir. À ces distances, il nous paraîtrait parfaitement immobile.

Et les étoiles ne se contentent pas de bouger. Elles grondent. Ce sont de hauts fourneaux qui consomment leur hydrogène et le convertissent en hélium dans un bruit d’enfer accompagné de fréquentes explosions. Les étoiles «chantent», comme disent les astronomes.

Très bien, elles bougent et grondent, direz-vous, et croire qu’elles sont immobiles et silencieuses est une illusion. Mais s’il y a une chose dont on peut être certain c’est que le ciel qui s’offre à notre vue n’est pas une illusion lui. Il est bien là, tel que je le vois.

Hélas, ça aussi c’est une illusion. Le ciel est menteur, on n’en sort pas. L’image que nous renvoie le ciel est fausse. Le ciel n’est définitivement pas ce qu’il paraît être. Et ceci parce que les étoiles qui nous paraissent toutes sur le même plan voguent en fait sur des plans différents. Deux étoiles, par exemple, peuvent nous paraître voisines alors que l’une est à cent années-lumière de nous et que sa voisine est cinquante mille années-lumière. Le rayon lumineux de la première est parti de son étoile il y a cent ans alors que le rayon lumineux de la seconde est parti il y a cinquante mille ans. Elles ont sans doute fait beaucoup de chemin depuis toutes ces années et l’une d’elles (ou peut-être les deux) est peut-être même éteinte aujourd’hui. L’image d’étoiles voisines qui vient frapper ma rétine est une image faussée. L’image entière du ciel nocturne est une image faussée.

Publié par Jean Marcoux à l'adresse 13:59 0 commentaires
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