samedi 18 avril 2009

Capsule astronomique No 5

Enquête policière : qui fait bouger les étoiles?
jeudi 12 février 2009

«Mais comment donc, se sont demandé les Anciens, toutes ces étoiles et tous ces astres font-ils pour tourner ainsi autour de la terre?» car il était bien évident que la terre était au centre de l’univers et que c’était le ciel qui tournait. On a imaginé toutes sortes d’explications mais c’est le brave saint Thomas d’Aquin qui, en fin de compte, a fourni la réponse indiscutable : ce sont les anges qui, du battement de leurs ailes, poussent les astres pour les faire tourner. Voilà, tout était dit…jusqu’à ce qu’un moine polonais du nom de Copernic avance timidement l’hypothèse que c’était peut-être la terre qui tournait. Pour ne pas subir les foudres du Vatican, il eut la prudence de ne faire publier sa théorie que le jour de sa mort.

Mais l’italien Galilée prit la balle au rebond et, après de longues nuits d’observation du ciel avec sa lunette astronomique, se mit à claironner imprudemment que la terre tournait autour du soleil et non l’inverse. Coup de tonnerre au sein de l’Église : la Bible disait clairement que Dieu avait arrêté le soleil pour permettre à Josué de poursuivre et exterminer ses ennemis avant la fin du jour. Il était donc bien évident que c’est le soleil qui tournait. C.Q.F.D. Et la Sainte Inquisition força Galilée à s’amender. (Il est amusant, à cet égard, de noter que ce n’est qu’en 1992 que Jean-Paul II a réhabilité Galilée).

Essentiellement, Copernic et Galilée disaient que c’était le soleil qui était au centre de l’univers (héliocentrisme) et non la terre (géocentrisme). Cette affirmation faisait aussi scandale car, non seulement elle contredisit la Bible, mais elle laissait entendre que l’homme n’était pas le nombril de l’univers, thèse sur laquelle reposait l’édifice du christianisme.

Si révolutionnaire que fut la théorie de l’héliocentrisme, elle nous fait sourire aujourd’hui alors que nous savons que le soleil n’est qu’une banale étoile perdue dans l’univers qui n’a pas vraiment de centre.

N’empêche que, au-delà de leur valeur scientifique, les découvertes de Copernic et Galilée constituaient une véritable révolution culturelle : elles annonçaient que les phénomènes célestes n’étaient pas régis par les dieux comme on le croyait depuis Aristote mais que ces phénomènes avaient des causes naturelles que l’homme pouvait arriver à comprendre s’il se donnait la peine de les observer et d’en rechercher les causes. Ce fut une révolution à la fois scientifique et culturelle qui s’attira les foudres de l’église mais aussi des milieux conservateurs chez les soi-disant esprits scientifiques de l’époque.
Publié par Jean Marcoux à l'adresse 11:36
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