lundi 28 septembre 2009

L'avenir de l'être humain

Mes ancrages - Capsule No 5

Je vous rappelle que, dans ce que j’appelle «Mes ancrages», il s’agit d’une réflexion personnelle sur ce que je pense de ma place dans l’Univers. Je ne parle pas ex-cathedra. Je ne prétends pas détenir la vérité avec un grand V. Je ne lance pas un discours à la nation comme le font de temps en temps les présidents des USA. Je tente simplement de m’expliquer à moi-même (et, par le fait même, à ceux qui ont la patience de me lire) ce que je comprends de ma place dans cet Univers que j’habite. Je tente de définir mes vues par opposition à celles que peuvent entretenir, par exemple, les chrétiens, les islamistes et les juifs.
Dans les capsules précédentes, après une «Introduction à Mes ancrages»,j’ai exprimé mes vues dans les domaines suivants :
Capsule No1 : «Ma place dans l’Univers»
Capsule No 2 : «L’émergence de la vie»;
Capsule No 3 : «Les origines de l’homme»;
Capsule No 4 : «Qui donc a fabriqué l’Univers?»

Aujourd’hui, je vous dirai ce que je crois de l’avenir de l’être humain.

Disons d’abord que l’homme est «une espèce vivante» comme le sont les animaux et les plantes. Il est, selon toutes apparences, l’espèce la plus évoluée vivant sur la Terre. Il n’est pas immortel, ça on le sait. Mais il n’est pas éternel non plus si l’on se réfère au sort des autres espèces vivantes. On nous apprend que, chaque année, des milliers d’espèces disparaissent de la surface de la Terre. Celle-ci serait vieille de quatre milliards d’années et l’homme moderne (l’homo sapiens) n’aurait que 200 000 ans. C’est vraiment un nouveau venu sur la planète. Presqu‘un nouveau-né si on le compare, par exemple, aux dinosaures qui ont régné sur la terre durant 160 millions d’années. Il ne faut donc pas croire que l’espèce humaine est éternelle. D’autant plus que si l’on considère la façon dont l’homme malmène sa planète depuis quelque temps, il se pourrait bien qu’il soit lui-même l’artisan de sa propre disparition. L'astrophysicien Hubert Reeves, pour ne mentionner que lui, est très pessimiste à cet égard.

En supposant que l’homme arrive à conjurer le sort et à trouver le moyen d’harmoniser son rythme de vie à celui de sa planète, il arrivera quand même un jour où celle-ci disparaîtra à son tour car son étoile, le Soleil, qui lui apporte lumière et vie, finira par s’éteindre. Les scientifiques nous disent qu’il est à la mi-temps de sa vie de dix milliards d’années. Ce n’est quand même pas demain la veille et il n’est pas urgent de faire nos valises pour migrer sur une autre planète.

Supposons donc que d’ici le grand déménagement ou, du moins que pour quelques dizaines ou centaines de milliers d’années, l’homme parvienne à survivre. Que lui arrivera-t-il? Je m’aventure ici dans le rôle de conseiller en carrière.

Il est bien difficile aujourd’hui de nier la théorie de l’évolution. Les paléontologues s’accordent à dire que, à travers toutes les phases de l’évolution de l’homme, le cerveau de celui-ci a pris de l’ampleur, que l’homme est devenu de plus en plus intelligent. Je crois que l’homme est sur une pente ascendante, que les capacités de son cerveau continuent de s’amplifier. Arrivera-t-il pour autant à vivre en harmonie avec la nature? Ça, je le présume car, comme je le disais plus haut, il risquerait de ne pas survivre s’il n’atteint pas cette harmonie.

Mais qu’en est-il de ses «qualités de cœur»? Est-il, là aussi, sur une pente ascendante? Est-il meilleur aujourd’hui qu’il ne l’était auparavant? Est-il plus compatissant à la misère de son voisin? Est-il plus prêt à lui porter secours? Est-il moins barbare, moins cruel? Les châtiments modernes sont-ils moins pires que l’écartèlement, la fosse aux lions ou le supplice de la roue?
Évidemment, si on s’en rapporte à l’holocauste des camps de concentration nazis, aux actes de terrorisme qui sont aujourd’hui monnaie courante et à la torture que l’on continue encore à pratiquer dans de nombreux coins de la planète, pour ne citer que ces exemples, on en conclura vite que, côté cœur, l’homme contemporain a le cœur aussi noir que ses ancêtres.
Mais j’aime entretenir l’illusion que, côté bonté, le caractère de l’homme est en progression. Je pense, un peu naïvement sans doute, que les peuples prennent de plus en plus conscience qu’ils ont intérêt à vivre en paix et ce, pour leur plus grand bien. N’est-ce pas de cette façon qu’est née, en 1919, La Société des Nations à laquelle a succédé l’ONU? Ce mouvement de réconciliation humanitaire n’a-t-il pas lui-même présidé à la naissance de tous ces organismes internationaux d’entraide, les ONG, que l’on retrouve partout sur la planète aujourd’hui? N’est-il pas permis de voir là une progression de l’intelligence de l’homme qui le conduit à une plus grande conscience que c’est dans l’harmonie avec les autres que réside son propre bonheur?
Évidemment, on ne peut passer sous silence les multiples dérapages que l’ONU n’a pas su ou voulu prévenir comme la guerre du Kosovo, le génocide du Rwanda ou la guerre d’Iraq. Mais, dans l’ensemble, l’ONU, les ONG, les multiples organismes internationaux comme, par exemple, l’UNESCO, ne sont-ils pas des indices que le cœur de l’homme prend lentement le pas sur l’égoïsme?
En d’autres mots, je suis enclin à croire que les qualités de cœur ont généralement tendance à suivre l’évolution de l’intelligence. Que, avec le temps, l’homme deviendra meilleur parce que plus intelligent.
Heureusement que je ne tiens pas un courrier des lecteurs car je devrais affronter une cohorte de contestataires, prêts à me contredire, preuves à l’appui.

lundi 21 septembre 2009

La création de l'homme vue de Cap-aux-Oies

Permettez d’abord que je vous rappelle ce que je vous disais le 8 juillet dernier en préambule à La création du monde vue de Cap-aux-Oies :

«Vous connaissez comme moi toutes ces théories sur l'évolution n'est-ce pas? Les éléments inertes qui, après quelques millions d'années d'hésitations donnent naissance à des êtres vivants unicellulaires qui s'agglutinent dans les mers pour produire lentement des bêtes plus ou moins hideuses. Puis, celles-ci, avec le temps, se hissent péniblement sur la terre pour se transformer en une multitude d'autres bêtes dont l'une finit par se tenir constamment sur ses pattes de derrière pour devenir un "homo erectus" plus ou moins abruti qu'on a baptisé tour à tour de noms affectueux comme Pithécanthrope, Australopithèque, homme de Neandertal, homme de Cro-Magnon, et je ne sais quoi encore».

Vous vous rappelez aussi sûrement comment, de son côté, mon grand-père de Cap-aux-Oies faisait fi de toutes ces théories sur l’évolution et, un bon matin, m’a expliqué, avec moult détails, comment s’étaient vraiment passées les choses : un Bon Dieu qui se retrousse les manches pour se lancer dans une corvée de tous les diables pour créer les astres et semer la vie sur la terre : plantes aussi bien qu’animaux. Vous vous souvenez, n’est-ce pas, de son langage imagé pour me décrire ces premiers épisodes de la création.

Juste au moment où il s’apprêtait à m’expliquer la création de l’homme, son récit a été interrompu par ma grand-mère qui nous appelait pour le diner. Je vous avais donc promis de poursuivre un autre jour les merveilleuses vues de mon grand-père sur la création de l’homme. Eh bien, voila.

Le lendemain matin donc, mon grand-père m’a dit qu’après avoir créé cet immense univers et tous ses animaux, le Bon Dieu a commencé à s’ennuyer. Il lui est alors venu à l’idée de planter dans le décor un petit bonhomme à sa ressemblance.

«Ce qu'il faut bien savoir, mon petit gars, m’a-t-il dit, c'est que dans toutes les choses des premiers jours de Sa création, le bon Dieu a mis un instinct. Dans les arbres Il a mis l'instinct de pousser, dans les roches Il a mis l'instinct de tomber, dans les oiseaux Il a mis l'instinct de voler, dans les renards Il a mis l'instinct de courir après les lièvres. Pas besoin de réfléchir, pas même besoin de penser du tout, c'est l'instinct qui fait que les choses se font toutes seules. Si tu connais bien l'instinct de la chose ou de la bête, bien tu sais d'avance ce qui va arriver. Et quand c'est Toi le bon Dieu qui a mis l'instinct dans les choses, bien il n'y a plus de surprises. Tu sais toujours tout d'avance.

«Ça fait que Lui Qui s'était lancé dans les grands travaux de la création avec l'idée de Se servir de Ses créatures pour S'amuser un peu, Il a commencé à tourner en rond. On était à l'aube du sixième jour de la création et, il faut bien le dire, ce jour-là Dieu s'ennuyait.

«Il lui est alors venu à l’idée de planter dans le décor un petit bonhomme à sa ressemblance.

«Alors, Il a fait venir Son Garçon Jésus et Lui a demandé s'Il avait des suggestions. Des fois, les jeunes, ça a des bonnes idées. Surtout que Celui-là, Jésus, c'était vraiment un brillant, tu sais. Mais tout ce que Jésus a trouvé à proposer pour désennuyer son Père ce sont des problèmes de mathématiques vraiment faits pour des «superbols». Le Père ça sert à rien, Il était pas doué pour les mathématiques. Tu me diras que pour faire marcher le soleil, la lune et les étoiles, il faut beaucoup de mathématiques, mais le Père, Lui, Il s'était contenté de les créer puis Il s'était aussitôt viré de bord pour confier à Son Garçon le soin de faire tourner tout ça.

«Il en a aussi parlé au Saint-Esprit. Celui-là non plus Il n'était pas manchot, je t'en passe un papier. Mais le Saint-Esprit, comment te dire, c'était un peu comme le beau-­frère de Dieu le Père. Et les beaux-frères, tu sais comment c'est, hein? C'est un peu frondeur, avant-gardiste, aventurier, bref c'est pas toujours bien vu dans la famille. D'ailleurs quand la Vierge Marie est entrée plus tard dans la famille, elle L'a toujours regardé d'un air soupçonneux, Celui-là. Une femme ça a de l'intuition. Elle Le soupçonnait de quelque chose mais sans trop savoir de quoi. Toujours est-­il que le Saint-Esprit a lancé comme ça à Dieu le Père "T'as pas pensé à mettre un peu de piquant dans tes créatures? A leur donner un peu de "lousse", à arrêter de toujours tout décider à leur place? Laisse-leur se casser la gueule un peu. Fais-en des hommes."

"Tu y penses pas" que lui répond Dieu le Père scandalisé par cette idée, "le temps de le dire, ils vont me mettre sur la terre un bordel de tous les diables." (Comme on le voit, le Bon Dieu a de ces expressions qu'on ne s'attendrait pas à retrouver dans Sa bouche. Surtout avec Son éducation).

«Quand même la suggestion du Saint-Esprit a tranquillement fait son petit bonhomme de chemin dans la tête de Dieu le Père Qui trouvait bien séduisante l'idée de laisser Ses créatures prendre elles-mêmes leurs décisions. Puis pour ne pas trop prendre de risques, on pourrait limiter ça à une ou deux créatures. Comment a-t-il(*) dit ça déjà le beau-frère? "Fais-en des zommes ou des zums" quelque chose comme ça, hein? Quel mot bizarre! Si jamais je (**) me décide à créer des petites créatures de même, je les appellerai comme ça, tiens.

«Alors Dieu le Père fait revenir Son Garçon et le Saint-­Esprit: "D'accord, qu'Il Leur dit, je vais vous fignoler une petite créature de mon cru comme vous n'en avez jamais vue. Une petite chose absolument autonome et donc imprévisible. J'ai comme l'impression que ça va être fou à lier et que ça va
nous faire rigoler jusqu'à la fin des temps. Pour un bout de temps, on va laisser ça en bas sur la terre, juste pour voir de quoi ça a l'air. Puis, si c'est vraiment amusant comme je pense, on la fera monter ici en haut, à côté de nous pour continuer à s'amuser. Mais il y a un problème: pas plus de tête que ça, une petite créature de même ça nous écoutera pas, ça va faire plein de bêtises, ça va vite se faire mettre la main au collet par le diable et ça ne sera plus récupérable. On pourra jamais faire venir ça ici sans perdre complètement la face devant les anges et les archanges. Je ne sais pas trop comment régler ce problème-­là."

«Jésus, Qui était un beau grand châtain au front bombé d'idéal, Se met à Se frotter la barbe pensivement puis, tout-à-coup, Il lève Ses beaux grands yeux clairs vers Son Père et Lui lance "Je vais aller te les récupérer, moi, tes petites bêtes!" Le Père en reste bouche bée. Tout ce qu'Il trouve à dire c'est: "Ça sera pas des bêtes, ça sera des zommes." Le Saint-Esprit ferme les yeux dans un geste d'exaspération et reprend "Pas des zommes, des HOMMES, avec un "h" muet." (Le Saint-Esprit, Il en aurait déclassé plusieurs au concours de Bernard Pivot). Mais Dieu le Père L'écoute à peine et reprend:

- Mais comment tu ferais ça, toi, mon garçon?

(*) Le lecteur aura noté que les membres de la Sainte Trinité Se tutoient et que, lorsqu'Ils parlent l'Un de l'Autre, Ils n'emploient pas la lettre majuscule. Comme Ils sont égaux entre Eux, Ils n'ont évidemment pas besoin de ces signes de respect. Ils n'emploient pas la majuscule non plus lorsqu'Ils parlent d'Eux-mêmes car Ils ont toujours dit que ça faisait pédant. De plus, quand l'Un d'entre Eux parle de Lui-même, Il ne dit jamais "Nous" comme l'ont fait beaucoup de rois et le font encore de nos jours certains ministres.
(**) Vous voyez, je vous l'avais bien dit, pas de majuscules lorsqu'Ils parlent d'Eux-mêmes. Quelle leçon de simplicité, n'est-ce pas?


- Bien, je me déguiserais comme l'un d'eux et je descendrais les remettre sur la bonne voie... puis, tiens, tant qu'à faire, pour être bien sûr qu'ils me prendraient pour l'un d'entre eux, je passerais par le ventre d'une de ces créatures-là, comme la plupart des petits de tes autres créatures.

- Ma foi du bondieu, t'en as des idées, toi mon garçon. Puis, comme se parlant à Lui-même, le Père continue:

- C'est vrai que pour ce qui est de fabriquer une créature porteuse de bébés, ça serait pas un gros problème: j'aurais rien qu'à mettre à l'homme une côte de plus.

«Jésus et le Saint-Esprit ne comprennent pas grand chose aux recettes du Vieux et ne savent pas trop ce que la côte vient faire là-dedans mais Ils Lui font confiance, Ils savent qu'Il a plein de tours dans Son sac à magie. Pourtant, on voit que quelque chose Le turlupine.

- Mais qui c'est qui irait mettre la semence dans la créature?

- Je pourrais m'occuper de ça, moi, dit l'Esprit.

- Bon, alors c'est entendu: moi, je fabrique la créature, et je lui donne une compagne. Toi, l'esprit, tu t'occupes de la semence et toi, fiston, tu iras me récupérer la créature le jour venu. On s'entend comme ça?

- D'accord.

"Et c'est comme ça, mon petit gars, que le premier homme est apparu sur la terre", a conclu mon grand-père en tapant sa pipe sur le bord du crachoir posé bien à plat sur la galerie de Cap-aux-Oies.

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Vous ne croyez pas un mot de la version de mon grand-père, dites-vous?... Bon, libre à vous.

...Se pourrait-il que, dans votre cas, vous soyez vraiment, comme moi, un descendant d'Australopithèque ou, au mieux, de l’homme de Cro-Magnon?



mardi 15 septembre 2009

Moi, un vieillard...jamais!

mercredi 9 septembre 2009

Je suis un vieillard. Du moins, c'est ce que disent certaines personnes malveillantes. Moi, je ne le crois pas car, dans mon calendrier, ce n'est pas avant quatre-vingt-dix-neuf ans qu'on est un vieillard. Et encore. Je dirais que ça dépend de l'environnement.Mais, depuis qu'un soir de rhumatisme et d'égarement, j'ai fait cet aveu irréfléchi, j'ai une jeune vieille amie qui ne cesse de me le remettre sur le nez. On dirait bien qu'elle s'en réjouit.Ce n'est pas parce qu'on a une épaule en compote, des pieds qui enflent, une hanche qui tiraille, une peau qui fendille, des pustules qui nous poussent sur le corps, une mémoire qui s'en va à la dérive et un squelette qui craque de partout, qu'on est un vieillard. Ce ne sont là que des broutilles et je peux vous assurer que, dans l’ensemble, je suis en bonne santé. Je crois même que je mourrai en bonne santé même si je sais bien que je ne survivrai pas à ma mort. La mort, paraît-il, c’est fatal. Bon, tant pis. En attendant, je vieillis. Ça aussi c’est fatal car, comme le dit l’adage : il n’y a qu’une façon de ne pas mourir jeune et c’est de vieillir.Pour l’instant, je ne me sens tellement pas vieux que je fais encore régulièrement du ski en me lançant sur des pentes vertigineuses, que je fais du tennis et écrase mes adversaires de smashes foudroyants et que je tire régulièrement ma balle de golf à deux cent soixante verges. Et, le meilleur, c'est qu'après ces exploits sportifs nocturnes, je m'éveille le matin pas fatigué du tout.Il faut dire que ma jeunesse qui se prolonge tient beaucoup à ce que j'ai épousé une jeune femme. Dans la vingtaine, je vous jure. Lorsque je l'ai épousée en 1957. Vous auriez dû voir cette resplendissante mariée, ce matin du 14 septembre. Tiens, si vous passez à la maison, je vous montrerai cette photo d'elle en train de signer le registre des mariages. Une beauté de femme. Un peu inconsciente, je vous le concède, car elle ne savait pas que, cinquante ans plus tard, elle aurait un vieux sur les bras. Mais elle aussi a vieilli, me direz-vous. Détrompez-vous, pas du tout. Toujours la même vivacité de corps et d'esprit, le même grand sourire, les mêmes vives réparties qui m'ont conquis dans le temps.Il faut ajouter que, pour rester jeunes tous deux, nous nous sommes fait une belle amie. Une jeune femme dans la quatrevingtaine. La fleur de l'âge. Folle juste ce qu'il faut. À cet âge là, c'est normal. Tiens, pas plus tard qu'hier, elle disait se mettre en route pour nulle part et que son génie baissait avec le soleil. Nous ne nous en faisons pas avec ça. C'est la crise de l'adolescence avec quelques décennies de retard. Elle disait même qu'elle était la nounoune du diable. Ça, j'ai pas de peine à le croire.Alors, entouré comme je suis, je ne suis pas près d'être un vieillard. J'ai encore une bonne soixantaine d'années devant moi. Mourir dans les cent trente ans, ça m'irait. Faut pas trop en demander à la vie et savoir se retirer en pleine gloire. Même si je sais que ces deux-là me regretteront bien un peu.Je ne serais pas surpris qu'elles viennent me racoler au paradis. Bon, je m'en accommoderai. Pourvu qu'elles ne me fassent pas honte devant l'Éternel.