lundi 18 mai 2009

Capsule astronomique No 6

À la recherche des petits bonhommes verts

Le soleil, on le sait, est entouré de huit planètes, incluant la Terre et un bon nombre de satellites (comme notre lune) circulent autour de ces planètes. Il y a peut-être des micro-organismes sur certaines de ces planètes ou leurs satellites, mais aucune trace de vie évoluée comme on en connaît sur la Terre.

Depuis quelque temps, astronomes et astrophysiciens se sont mis à la recherche de planètes autour d’autres étoiles de notre galaxie … et en ont trouvées. On a baptisé ces planètes du nom d’exoplanètes ou planètes extrasolaires (le «ex» signifiant qu’il s’agit de planètes hors du système solaire). Récemment encore, on disait avoir repéré quelques trois cents exoplanètes. Mais comment, direz-vous, peut-on repérer des planètes circulant autour des lointaines étoiles de notre galaxie alors qu’on sait très bien que ces planètes sont sûrement voilées par l’éclatante lumière de leurs étoiles?

Et bien, on ne repère ces planètes que par l’influence qu’elles exercent sur leurs étoiles. Par la loi de la gravitation, une exoplanète agit sur le mouvement de son étoile en la faisant osciller ou en accélérant ou retardant son mouvement. C’est donc en observant le mouvement d’une étoile qu’on en déduit qu’elle est entourée d’une ou de quelques exoplanètes. Mais, pour ce faire, il faut être patient car, pour mesurer l’effet de la planète sur l’étoile, il faut attendre que la planète ait fait le tour complet de son étoile, ce qui peut prendre quelques années ou même quelques centaines d’années.

Donc, jusqu’à tout récemment, tout en devinant ainsi la présence de certaines exoplanètes, on n’en avait jamais vraiment vues. Mais, soudain, coup de théâtre, trois astrophysiciens de l’université Laval, en traitant les images provenant d’une étoile située à 130 années-lumière de la Terre, ont vu, de leurs yeux vu, trois planètes circulant autour de cette étoile. La technique qu’ils ont mise au point leur a permis de tamiser suffisamment la lumière provenant de l’étoile pour leur permettre de voir les trois planètes. C’est vraiment un exploit et la nouvelle a vite fait le tour de la terre.

Il faut dire que, depuis quelque temps, on s’emploie à repérer de nouvelles planètes et on lance dans l’espace des satellites dédiés à cette recherche. Il y aura même, en 2013, le successeur du fameux télescope spatial Hubble, le «James Webb» qui scrutera l’univers avec plus de précision que jamais.

Derrière cette recherche, il y a toujours l’espoir d’en arriver un jour à repérer de la vie quelque part dans l’univers et même à entrer en contact avec des êtres intelligents. Mais la distance crée un problème qui paraît insurmontable dans l’état actuel de nos connaissances. Supposons que sur l’une des trois planètes repérées par nos trois astrophysiciens, il y ait des êtres intelligents, eh bien le signal qu’on lui enverrait prendrait 130 ans à se rendre (à la vitesse de la lumière) et la réponse prendrait autant de temps à nous revenir. Comme moyen de communication rapide, on a déjà vu mieux. Et tout ceci en supposant qu’on ait trouvé un langage commun. Ce n’est pas demain la veille.

Dans son récent livre «Je n’aurai pas le temps», Hubert Reeves, dit qu’on n’a aucune preuve de la présence d’êtres intelligents dans l’univers, ailleurs que sur la Terre, mais que, personnellement, il croit qu’il y a ou qu’il y a eu dans l’univers des milliers, voir des millions ou même des milliards d’astres qui ont abrité ou abritent encore des civilisations intelligentes. Ce n’est pas étonnant si l’on considère les milliards de milliards d’étoiles et de planètes qui peuplent notre univers. Hubert Reeves pousse même l’audace jusqu’à dire que nos messages pourraient dépasser la vitesse de la lumière en empruntant le couloir des trous noirs???* Il ne faudrait pas s’en étonner car, en astronomie, la réalité dépasse souvent la fiction.

Référence : Revue «Québec Science Février 2009»

*Dans une prochaine capsule, j’aborderai ces mystérieux et voraces mangeurs d’étoiles que sont les trous noirs.

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