lundi 11 mai 2009

Parlez-moi de moi

Il y a cette jolie chanson de Patrick Fiori «Parlez-moi de vous» que vous connaissez sans doute mais aujourd’hui c’est plutôt un «Parlez-moi de moi» que je vous propose. Mais comme je doute que vous me connaissiez suffisamment pour le faire convenablement, je vais m’en charger moi-même.

J’ai là, sous la main, l’occasion toute rêvée pour le faire : je viens tout juste de remporter le troisième prix d’un concours de nouvelles lancé par la FADOQ. Bon, je vous vois venir : vous me direz que ce n’est qu’un troisième prix et que la FADOQ n’est qu’une organisation de «petits vieux». Je vous demanderai d’abord de surveille votre langage. «Petits vieux» n’est pas très respectueux, d’autant plus que le concours s’adressait à des gens de cinquante ans et plus, la catégorie d’âge de la plupart d’entre vous qui lisez ce texte, si je ne me trompe. Quant à votre façon de lever le nez sur un troisième prix, laissez-moi vous dire qu’il n’y a pas si longtemps j’ai gagné le premier prix du concours «La plume d’argent», commandité par la Fondation Berthiaume du Tremblay. Un autre concours de petits vieux, radoterez-vous. Mais là, je crois avoir déjà répondu à cette remarque déplacée et à la limite du mépris.

J’ajouterai même que je n’ai pas gagné que des concours de l’âge d’or. J’ai gagné mon premier concours à l’âge de douze ans! Là, j’espère que ça vous en bouche un coin. Oui, Monsieur, à l’âge de douze ans. Un concours commandité par le «Pain Suprême». J’avais sûrement un talent fou à cette époque car on m’a annoncé que j’étais le grand gagnant avant même que j’aie écrit une seule ligne du texte vainqueur. Les jeunes génies de la musique, du chant ou de l’écriture s’exhibaient alors sur la scène du Gésu à Montréal dans le cadre d’une populaire émission radiophonique intitulée «La jeunesse au micro». J’ai donc donné lecture de ma «composition française» d’une voix tremblotante à la radio devant une salle pleine à craquer. Une salve d’applaudissements a accueilli ma performance et on m’a remis une magnifique montre en or «Bulova» d’une valeur de 50$.
Une seule ombre au tableau : la magnifique composition avait été écrite par un oncle bienveillant. Bon, vous n’allez quand même pas chipoter sur les détails, j’espère.

À l’époque, 50$ ce n’était pas rien et, comme nous tirions un peu le diable par la queue, ma mère qui se souciait bien plus de nourrir ses poussins que de savoir l’heure a mis la montre en vente. C’est une dame bienfaitrice qui l’a achetée. Et vous savez quoi? Eh bien, elle me l’a rapportée! Vraiment touchant, hein?
Ne sortez quand même pas trop vite vos mouchoirs car ma mère s’est aussitôt virée de bord et l’a revendue! Et nous avons eu du beurre sur notre pain pour un autre bon moment. N’empêche que, depuis ce temps là, je ne porte plus de montre, comme vous l’avez peut-être remarqué. J’ai trop peur que le fantôme de ma mère vienne me la piquer durant la nuit.

Ce long aparté, était pour vous faire voir que je n’ai pas gagné que les concours de «petits vieux», comme vous dites.

En fait, en toute fausse humilité, je dois vous dire, comme vous l’avez sans doute remarqué, que je suis un habitué des prix littéraires. Si vous faites la moyenne, j’en gagne un tous les 23 ans et j’ai bien l’intention de garder le rythme. Je suis comme ça, moi : quand je pars sur une lancée, plus rien ne m’arrête.

Voilà, je pense que, pour aujourd’hui, j’ai assez parlé de moi. Et si, maintenant, vous me parliez de vous?

1 commentaire:

Unknown a dit…

Salut oncle Jean, je suis membre de l'AQDR...(association québecoise des retraités) J'économise 10% sur ma prime d'assurance maison (sourire). J'adore vous lire. Je suis désolé pour la photo...vous ne voyez mon visage...(rire). J'ai tenté plusieurs photos lors de ma visite au Vietnam, mais le fichier est trop gros.

René